Envie de se mettre à l’aquarelle ou l’encre ? Avec la rentrée, on reprend peut-être des activités artistiques en atelier ou bien seul chez soi. Dans tous les cas, on va s’équiper avec du matériel et si possible pas trop cher. Pour la pratique de l’aquarelle, on aurait tendance à se perdre parmi tous les papiers destinés à cette peinture. Je vais vous parler d’un papier qui m’a accompagné dans mes débuts et qui ne m’a jamais déçue : le papier Canson Montval.
D’où vient le papier Montval de la marque Canson ?
Au tout début de son histoire, le papier Montval n’a pas appartenu à la marque Canson. Il est le fruit de la recherche de Gaspard Maillol, neveu du célèbre sculpteur français Aristide Maillol, au début du XXe siècle.
Pourquoi s’intéressent-ils au papier ? Ils ont remarqué que les papiers en cellulose chlorés jaunissent avec le temps et se détériorent avec le temps. C’est un véritable défaut pour la pérennité des oeuvres d’un artiste qui utilise ce support pour pratiquer la peinture. C’est ainsi qu’après avoir fait des recherches auprès de papetiers, Artistide et Gaspard Maillol mettent au point un papier à partir de draps de lin et de tissus de chanvre. Le résultat est impressionnant pour ceux qui le découvrent. Il est bien blanc et sa texture est agréable. Sa fermeté et sa consistance sont des promesses pour les artistes et même les éditeurs de livres.
La famille Maillol se lance dans la fabrication de ce papier en 1913 et fonde une petite usine entre Marly-le-Roi et Montval (d’où le nom du papier !). La première guerre mondiale détruira la fabrique.
C’est en 1925 que Montgolfier & Canson prêtent main forte aux Maillol pour développer le papier à l’échelle nationale. Depuis, le papier de Montval est produit par Canson tout en gardant l’appellation « Montval » en souvenir de la première usine de Gaspard et Aristide Maillol.
Source : Conférence d’Eric Forcada
Le papier Montval dans la pratique
J’ai utilisé le papier Montval pendant des années durant lesquelles je peignais à l’aquarelle et surtout l‘encre aquarelle. Au départ, cela devait être juste un essai et finalement j’ai complètement adopté le Montval.
J’aime sa texture très finement granuleuse et sa blancheur naturelle. Il existe en 185, 200 et 300 g/m² en grain fin. J’ai pratiqué sur le 300g/m2 essentiellement. Après fixation sur un support solide (planche de bois ou carton à dessin), il ne gondole pas pour des touches fines à moyennes. Avec une humidification plus forte, il peut gondoler mais se remet en place. D’où l’importance de bien fixer ses feuilles ! Montval existe aussi en 270 g/m² en grain nuage (je ne l’ai pas testé personnellement).
Le Montval permet aussi le « repentir », le fait de revenir sur un endroit de sa peinture et de pouvoir la corriger avec un pinceau humide.
Pour info, le Montval ne contient ni azurants optiques ni acide pour une meilleure conservation. L’azurant optique est une molécule qu’on intègre à un produit blanc et qui joue sur les ondes UV pour renvoyer encore plus de blanc.
Ici une vidéo réalisée par Canson pour présenter le papier.
En conclusion, je dirais que le papier Montval se destine à tout artiste qui souhaite un papier confortable pour faire de l’aquarelle ou autre technique humide. Il est considéré en magasin comme un papier aquarelle étude. Il a l’avantage d’être pas trop cher pour commencer ou pratiquer intensivement. Pour les professionnels, il peut être un peu trop absorbant pour travailler longtemps dans le frais. Il reste un très bon papier qui tient ses promesses.