La chaleur de l’été accablante m’a donné l’envie de dessiner et de mettre en couleur une jeune fille à la mer. J’ai choisi mon outil préféré pour coloriser un dessin au feutre à alcool COPIC.
Avantages du feutre à alcool Copic
Il est vrai que le feutre à alcool Copic fait quand même une grande partie du travail: la couleur est prête à l’emploi, ses aplats se font naturellement sur le papier adéquat et les dégradés se font par pression plus ou moins forte. Ce sont déjà de beaux ingrédients pour la réussite. Mais cela ne fait pas tout!
L’ombre et la lumière au Copic
Ce qui va permettre de passer d’une colorisation à l’illustration, c’est la façon de gérer les valeurs, c’est-à-dire, la façon de gérer les ombres et les lumières. Une ombre mal placée peut gâcher complètement le dessin et pour cela il faut bien choisir ses nuances de couleur et appuyer le feutre quand il faut, là où il faut.
Matériel pour réaliser le dessin au feutre Copic
- Papier: Papier machine 90g/m², Bristol 165g/m²
- Pinceaux, stylos: Marqueurs COPIC multiliner 0,1mm sépia et noir, Stylo blanc uniball gel, pinceau pourri n°2, crayon graphite HB.
- Peintures, couleurs: COPIC Sketch, Deleter White ou acrylique blanche
- Accessoires: table lumineuse
Pas-à-pas pour faire le dessin au feutre Copic
J’ai esquissé ma jeune fille au crayon graphite HB sur une feuille de papier machine 90g/m². Il est important d’utiliser une feuille de grammage très fin pour l’esquisse. On peut encrer le trait au stylo fin noir.
Je pose mon esquisse sur la table lumineuse. Il faut qu’un maximum de lumière puisse passer à travers la feuille.
Je reproduis mon esquisse sur une feuille bristol à l’aide de la table lumineuse.
Cette étape est nécessaire pour travailler en couleur avec les feutres COPIC. Il ne faut pas coloriser au COPIC sur du trait au graphite ou sur de l’encre non adaptée à l’alcool. Je ne le répèterai jamais assez 🙂
Les contours au multiliner
C’est pour cela que je conseille d’utiliser des marqueurs fins de marque COPIC ou PIGMA qui ne bavent pas au passage du feutre. Ici, j’utilise le multiliner noir 0,1mm et sépia 0,1mm.
J’utilise le sépia pour me rapprocher de la couleur chair ou de la couleur qui va être posée. On peut utiliser aussi le noir partout mais ça donne un aspect plus « dessin animé ».
J’utilise le noir pour les yeux, les sourcils et des contours de zones foncées.
Avant de commencer la couleur, je place une feuille de bristol sous ma feuille de travail afin que le feutre ne salisse pas mon plan de travail en pénétrant le papier.
Je garde aussi un petit papier pour faire mes touches au feutre et vérifier l’harmonie de mes nuances.
Coloriser au Copic le ciel
Je commence par le ciel en allant du plus foncé au plus clair. D’abord, B34 pour les parties les plus sombres, ensuite, je repasse dessus en agrandissant la surface avec B02. Je termine avec B00 pour faire le plus gros de la surface du ciel. Je repasse les contours avec le blender 0 pour atténuer les bords trop francs.
Coloriser au Copic la mer
Ensuite, je descends sur la montagne toujours du plus foncé au plus clair dans l’objectif que la couleur la plus clair atténue la plus foncée. J’utilise B39 et B49 pour le plus foncé et j’atténue avec du G12, B01, B00 et B000.
Pour la mer, je pars du fond pour aller au premier plan. La ligne de fond est faite avec B29, puis B39 sur les ombres des vagues, B45 en intermédiaire et B21 et B01 pour les couleurs les plus claires.
Coloriser au Copic la peau
Je m’attaque à présent au personnage et à sa chair. Ma jeune fille est plutôt bronzée. J’utilise pour les peaux basanées E13 et E11 dans les couleurs foncées. Attention, je ne les applique qu’aux endroits dans l’ombre.
Je les dilue les couleurs foncées avec E21 et E53 en couleurs intermédiaires. Ensuite, je termine avec les couleurs claires E50 et E000. Je préserve des zones blanches pour la lumière franche.Par le fait de passer et repasser au feutre, les couleurs foncées se mélangent naturellement avec les couleurs claires.Quand le feutre est sec, je passe du B95 sur les zones d’ombre franche.
Les cheveux
Tout d’abord, je m’occupe des cheveux en travaillant par mèches, toujours des plus foncées au plus claires. Ensuite, je travaille avec du E09 et R08, YR07 en intermédiaire et YR16 pour la nuance claire. Après, je passe un peu de B000 sur les zones de lumière franche. Pour les yeux, j’utilise du G14 et pour les lèvres, R22 et R20.
Le paréo
Pour le paréo, je suis partie du R89 pour l’ombre du repli que je mélange au R29. Je continue au R29 pour les zones d’ombre moyenne. R08 et YR09 pour les nuances rouges et orangées.
Les rehauts de blanc
Afin de faire des gouttes d’écume et des réhauts de lumière, j’utilise un stylo gel blanc et de l’acrylique blanche en pâte. Il existe des pâtes spécifiques pour le manga (photo ci-contre). Du blanco peut très bien marcher mais moins facile à maîtriser, je trouve.
J’applique des points de manière aléatoire pour réaliser l’écume au pinceau pourri n°2 (c’est un pinceau pour lequel je n’ai aucune pitié :).
Pour les effets de mouillé sur les jambes, j’utilise le stylo gel blanc pour faire des coulures.
Je rehausse le blanc des yeux, la brillance des lèvres, des mèches de cheveux.
Voilà mon illustration terminée!
Bonjour,
Pas très douée en dessin, y a t il une règle pour placer les ombres ?
Merci pour ce tuto.
Bonjour,
Déterminer les zones d’ombres sur un dessin fait partie des difficultés quand on s’y adonne. Il existe de très bons livres qui expliquent comment la lumière se pose sur les surfaces. En ce qui me concerne, je marque les ombres sur l’esquisse et je fais différents essais pour voir ce qui fonctionne. L’avantage de l’esquisse, c’est qu’on peut revenir dessus plusieurs fois. Après, vous pouvez vous inspirer de différents modèles et regarder comment la lumière éclaire les surfaces. J’ai beaucoup appris en me servant de modèles (coupures de magazine, images sur internet). Plus vous en observez, plus vous assimilerez le principe ombre/lumière.
Alix
Bonjour,
Je découvre votre article et suis surprise de l’étape transfert sur feuille bristol. Pourquoi ne pas esquisser directement sur le Bristol, repasser au liner et, une fois sec, gommer les éventuelles traces de graphite ?
D’avance merci pour votre réponse
Bonjour,
Je sépare la feuille du croquis du bristol pour garder la possibilité de refaire le dessin si jamais la couleur sur le bristol ne me satisfait pas. Ça me laisse l’opportunité de recommencer. Ensuite, vous avez totalement raison : on peut très bien dessiner sur le bristol directement, passer le liner et gommer ensuite. Personnellement, j’ai eu de mauvaises expériences avec le graphite et le feutre à alcool ensemble, notamment sur les couleurs claires. Le graphite a tendance à baver s’il n’est pas bien gommé. J’ai eu des traces sur des couleurs chair très gênantes.
À présent, j’utilise le crayon bleu au lieu du graphite et ça va beaucoup mieux.
Donc, pour résumer, on peut très bien dessiner sur le bristol, appliquer le liner et coloriser au feutre à alcool. C’est juste que ça ne laisse aucune chance de rater. Quand je suis sûre de moi, je fais tout sur la même feuille. Lorsque le dessin est plus complexe, je sépare le croquis de la feuille définitive et je le passe à la table lumineuse.
J’espère avoir répondu à votre question. 🙂
Alix
A merci tu la vraiment aider , enfaite je venais juste de les recevoir , et avec ton tuto je pourrais enfin apprendre a dessiner , merci encore
Bonjour,
Je suis contente de savoir que le tuto a été utile.
Cordialement,
Alix