La marque Liquitex a redéveloppé son acrylique haut de gamme Liquitex Heavy body. Elle y a apporté quelques petits changements avec le nouveau look de ses tubes. Mais la différence notable est la création de la peinture acrylique sans cadmium.
Le cadmium est reconnu pour sa toxicité, y compris dans la peinture. De plus, quand la palette est nettoyée, la peinture au cadmium est libérée dans les conduits d’eau et devient un polluant.
La chimie de Liquitex a permis de réaliser des peintures sans cadmium et le résultat est bluffant: qui est capable de distinguer la peinture sans cadmium ? C’est absolument incroyable ! Moi-même, je suis restée sans voix, tant la nuance n’est pas visible.
Liquitex n’est pas le premier à se lancer sur le marché « 0 cadmium ». Toutefois, il donne le choix au peintre de prendre une alternative à ses habitudes. Il peut se sentir plus « éco-responsable » dans ses choix.
Les Etats-Unis sont extrêmement rigides au sujet de la présence de métaux lourds dans la peinture. Liquitex n’a donc pas eu le choix que de se mettre au travail. Il faut développer des peintures moins toxiques pour la santé.
Personnellement, j’ai été incapable de distinguer les deux: avec ou sans cadmium. La nuance est trop fine.
Des couleurs de peinture sans cadmium sont sorties: Jaune clair, jaune moyen, jaune foncé, orange, rouge clair, rouge moyen, rouge foncé. Là, nous avons testé le jaune moyen et le rouge moyen.
Pour connaître le résultat, sur Twitter @LiquitexOfficial ou www.liquitex.com.
C’est convainquant comme rendu et donne envie d’aller vers le zéro cadmium sans trop hésiter. Être écoresponsable est de plus en plus important, et devient plus facile. Très bien que les américains soient si pointilleux avec les métaux lourds, cela aura obligé à un progrès général
L’éco-responsabilité est une notion qui est prise en compte par les fabricants de matériel d’art. Les « zéro cadmium » sont déjà une belle réussite. Espérons que ça se poursuive chez les autres fabricants de peinture, de papier et de crayons.
Oui, ça semble vraiment important que les peintures ne contiennent plus de cadmium. Et il était temps que les fabricants s’en préoccupent également. Reste encore d’autres métaux lourds comme le cobalt qui sont aussi des composants des pigments.
Mais on avance 🙂
Bonjour,
Merci pour votre commentaire.
Effectivement, supprimer les métaux toxiques dans la fabrication de couleurs fait partie des préoccupations des chimistes. Le vent tourne de plus en plus vers une couleur écologique dans les pigments de synthèse. C’est la voie tracée du XXIe siècle.
Bien à vous,
Alix
Après les pigments de synthèse sont issus de la chimie organique pétrolière, donc « l’ecoresponsabilité » ça n’engage que ceux qui y croient, ici les marchands de couleurs
Les métaux lourds sont certes souvent toxique, mais comme toutes les substances toxiques l’organisme doit les absorber pour s’empoisonner. Et pour le cadmium ou le plomb ça se fait soit en respirant de la poussière (et sous forme de pigment c’est très dangereux) soit en l’avalant. Donc si on a un tube de peinture qui contient du plomb ou du cadmium et qu’on respecte un minimum de précautions on ne risque rien.
D’un point de vue de l’environnement la pollution engendrée par la peinture artistique est minime.
Que le plomb soit interdit dans les carburants de voiture ou pour les peintre en bâtiment c’est une très bonne chose, mais pour l’art les quantités ne sont pas les mêmes, et en peinture à l’huile le blanc de plomb reste le meilleur à ce jour (durabilité, siccativation très bonne, et texture qui permet facilement des empâtements).
Si on suit cette logique on pourra aussi interdire le blanc de zinc et de titane, dans ce cas que nous restera t’il?
Il suffit juste d’indiquer sur les tubes les precautions d’usage et la dangerosité pour avertir l’acheteur.
Cordialement.
Egill Amüu
Bonjour,
La chimie des couleurs pour les peintures d’art n’est plus aussi « libre » qu’elle n’a été si on compare au passé. De nombreuses couleurs sont issues de pigments de synthèse justement pour remplacer des matières qui sont interdites (le plomb notamment) ou qui peuvent être remplacées par des pigments identiques à l’original et moins chers pour l’artiste. On voit sur de nombreux tubes de peinture la mention « imitation » ou « substitut » notamment pour les peintures au cadmium. Je trouve que la démarche de proposer une alternative à cet élément est une bonne chose. Même si l’échelle d’utilisation dans l’art est moindre par rapport à l’industrie, le cadmium reste une matière polluante. Il n’y a aucun mode de recyclage pour les tubes de peintures le contenant. La pensée écologique dans la pratique artistique devrait prendre davantage d’ampleur dans les années à venir. En tout cas, les fabricants que je côtoie travaillent dans ce sens.
Cordialement,
Alix
Oui c’est une bonne chose qu’il y ait des alternatives, mais quand je me suis mis à l’huile j’ai d’abord pris un jaune azo, qui était pas mal mais, moins couvrant et lumineux que quand j’ai testé par la suite le jaune de cadmium, ce qui ne se voit pas au premier abord (le premier c’etait old Holland et le deuxième Leroux, donc 2 marques de qualité equivalente). Après je ne peux pas non plus tirer de généralités sur une seule experience. Et il y aussi la question de la tenue sur le long terme qui se pose.
Entre totalement interdire et laisser en vente libre totale sans avertissement il y a peut être des entre 2.
Et le plomb n’est pas totalement interdit en fait, les revendeurs doivent tenir un registre d’apothicaire, et comme je le dis à ce jour il ne trouve pas son équivalent dans la peinture à l’huile, sur l’atelier des fontaines il en explique très bien les raisons (mais est inutile dans les autres techniques).
Cordialement.
Egill Amüu
Bonjour,
J’ai regardé chez les fabricants de peinture à l’huile qui distribuent leurs produits dans le magasin où je travaille, il n’y en a qu’un qui propose dans son nuancier du blanc de plomb PW1. Il s’agit d’Old Holland. Il s’appelle Cremnitz White. Même s’il est au nuancier, personne ne le vend. Les qualités qui lui sont données sont certainement véridiques et il a permis la réalisation d’œuvres majeures par le passé. Mais bon, il est toxique et ne peut pas faire l’objet d’une vente dans un magasin de matériel d’art ouvert au grand public. A présent, la page est tournée vers le blanc de titane, le blanc de zinc et le blanc de lithopone ainsi que des mélanges de blancs PW4-PW6. En tout cas, c’est ce que proposent Sennelier, Lukas, Lefranc Bourgeois, Winsor & Newton, Old Holland, Schmincke, Maimeri et Talens.
Cordialement,
Alix
Il faut arrêter avec cette folie du polluant, du toxique, du pas écolo partout, y compris lors d’usage à dose infime comme ici dans la peinture d’art.
On devient totalement parano, et à force on nous cré une société de névrosés.
Mais bien entendu, comme je ne suis pas dans le politiquement correct, on va me taxer de grand méchant irresponsable.
Pourtant je suis moi aussi sensible à notre planète et son respect ; c’est juste une question de dosage, de priorité, et surtout de bon sens.
Par ex, je trouve que plutôt que de nous enlever des pigments traditionnels qui ont fait leur preuve, on ferait mieux de s’inquiéter de la disparition des hirondelles dont nos tubes de couleur ne sont en rien responsables de leur raréfaction. En revanche, c’est bien la dictature architecturale, les lobbys de l’agriculture industrielle et intensive et sa pétrochimie qui va de pair ; cette même pétrochimie qu’on prend soin d’enlever de nos tubes de couleur, mais pas de notre alimentation, et qui pourtant est plus surement bien plus impactant. Mais, là, chute…!!! pas touche.
Bref… Être écoresponsable en peinture artistique, ça fait bien, même si ça sert pas à grand-chose, et continuer à bouffer des polluants dans notre assiette, c’est tellement plus politiquement correct.
Bonjour,
Tous les gestes comptent, y compris celui des fabricants à trouver une alternative au cadmium, au cobalt, au chrome…
A l’échelle de l’artiste, l’eau usée de peinture au cadmium renversée dans l’évier ne représente qu’une petite partie de la contamination.
Effectivement, d’autres facteurs de pollution sont bien plus inquiétants pour nous.
Quoiqu’il en soit, une bonne partie des fabricants de produits artistiques recherchent des alternatives aux produits traditionnels. Et ceci se traduit par des papiers consommant moins de coton, des productions de crayons à carbone neutre, l’emploi de matières recyclées pour des stylos et feutres neufs… Ces actions engagées sont véridiques.
Le comportement éco-citoyen dans la pratique des arts n’est pas une simple tendance qui fait bien. C’est une démarche à encourager.
Cordialement,
Alix