J’avais envie de m’y mettre : un dessin réaliste uniquement au crayon de couleur !
Cela fait longtemps que j’observe divers artistes sur les réseaux sociaux. Je reste bouche bée devant l’hyperréalisme obtenu par certains avec des crayons de couleur. Ils publient leurs créations en vidéo time lapse et donc, j’ai pu découvrir le matériel utilisé. Me voilà partie !
Voici le matériel pour mon dessin :
- Papier Strathmore Bristol 300
- Crayons de couleur Luminance de Caran d’Ache (évidemment !)
- Crayons de couleur Prismacolor (un coup de coeur !)
- Porte-mine à mine bleue
- Gommes-stylos Pentel et Tombow (pour la précision dans le gommage)
- Un papier buvard (pour « glisser » sur le dessin)
- Un bon taille-crayon (un indispensable)
Je commence par placer ma feuille de papier sur un support extrêmement lisse, dur et solide. Si vous travaillez sur une surface souple comme une nappe, vous n’aurez pas le même pouvoir couvrant avec le crayon sur les aplats. Personnellement, je travaille sur une planche en bois que j’utilise pour l’aquarelle.
J’ai commencé mon crayonné à la mine bleu clair. Cela me permet d’avoir une grande précision et je sais que mes traits vont disparaître avec la mise en couleur. Je n’aime pas que mon crayonné se voie.
Début de la colorisation au crayon de couleur
Le travail sur la végétation
La scène se passe au Japon, dans un bain traditionnel. La jeune fille laisse transparaître une grande sérénité en touchant l’eau de manière subtile. J’ai tout de suite accroché au sujet. Il y a beaucoup de végétation à contempler pendant le bain. Il faut là-aussi être très précis dans le dessin car en plus des feuillages, il y a aussi un bâtiment caché en arrière-plan. Je me suis vraiment concentrée sur cette partie.
La jeune fille et sa mise en couleur
Dessin terminé
Ce dessin m’a pris une dizaine d’heures de travail et mes crayons se sont « miniaturisés », surtout le noir ! J’ai adoré travailler sur ce sujet très zen qui m’a rappelé beaucoup de souvenirs agréables du Japon. Le fait d’avancer petit à petit, feuille par feuille, motif par motif, fait qu’on s’approprie encore plus ce qu’on dessine.
En France, le crayon de couleur est toujours associé à un outil pour les enfants. Or, c’est faux. C’est un outil d’artiste qui peut être surprenants.
Bon, j’ai encore des progrès à faire notamment au niveau du grain du papier qui est encore un peu trop visible à mon goût. Je réfléchis à des solutions pour rendre mes dessins encore plus réalistes au crayon de couleur.
Bonsoir, et merci pour toutes les informations que vous nous apportez sur votre site.
J’aime aussi les crayons de couleurs, et peut-être le savez vous déjà, les artistes professionnels aux crayons de couleur comblent les « trous » dus au grain en brunissant leur dessin. Oui, car le fait de voir le grain du papier m’agace aussi par conséquent, je me suis renseignée. 😀
J’ai noté cinq techniques de brunissage :
1- avec les crayons de couleur eux-mêmes en faisant plein de couches qui comblent le grain.
2- avec un crayon brunisseur : Derwent burnisher ou Lyra Splender, par ex.
3- avec un feutre blender. J’ai essayé, mais je trouve que ça déplace le pigment (sans doute dû au fait que c’est un mélangeur et non pas un brunisseur)
4- diluant passé au pinceau (ex. : Zest-it)
5- avec un crayon de couleur blanc ou gris, comme dans la première technique, mais qui éclaircit ou fonce les tons.
(6- j’ai vu une technique assez chère : on dessine sur un appareil de travail qui chauffe ou refroidit. En dessinant sur la surface chaude, les pigments fondent et le brunissage est très facile)
J’ai essayé quelques techniques (1, 3 et 5), mais je trouve qu’il est difficile de brunir sur les détails. Le feutre-blender déplace trop les pigments, je trouve. Sur les grandes surfaces, je dégaine la méthode 5 avec mes Derwent Drawing qui sont larges et bien mélangeurs. Pour la technique 1, j’utilise souvent les Derwent Artists et Studio qui sont secs et qui bouchent bien le grain. Malheureusement, peu d’entre-eux ont une haute résistance à la lumière.
Je pense que les crayons burnisher sont le plus convaincant, mais je n’ai pas encore testé.
Bon, j’arrête, mon commentaire va finir par être plus long que votre article. 😀
Bonjour,
Je vous remercie pour votre commentaire très instructif sur les techniques de brunissage. Les influenceurs que je suis réalisent des aplats parfaits sans grain apparent (@drawholic ou Marcello Barenghi). Ils appuient très fort et savent exactement où ils vont sur leur dessin. Dans leur time-lapse, il est très difficile de voir le matériel qu’ils utilisent. J’ai constaté que beaucoup utilisent du papier Strathmore Bristol 300 (le côté extra-lisse). Il est vrai que le grain est très très fin. C’est déjà une aide. Ils ont tous des crayons Luminance qui aident aussi au rendu.
J’ai des blenders et des diluants pour crayons de couleur mais je n’ai pas encore pris le temps de faire de vrais tests et de tous les comparer. Il faut que je prenne le temps de le faire.
En tout cas, merci d’avoir partagé vos propositions de techniques pour parvenir à un rendu sans grain au crayon de couleur. Je suis persuadée que cela intéressera les visiteurs de ce blog.
Cordialement,
Alix
Bonsoir Alix,
Oui, je tente de donner mon expérience avec les crayons de couleur, car les informations sont parfois difficiles à obtenir.
Concernant le papier, je n’utilise pas du Strathmore, car il n’est pas vendu dans les magasins français, me semble-t-il. J’utilise le Fabriano Artistico satiné, le Fabriano Studio aquarelle satiné et le Canson Imagine (que vous aviez conseillé à un lecteur, je vous écoute, moi. ).
La technique de drawholic est bien du brunissage presque direct. Impressionnante ! J’ai vu en bas à gauche dans ses vidéos des Pitt Faber-Castell. Je ne vois pas quand elle les utilise. Mais j’ai vu effectivement, par ailleurs, des dessinateurs pros qui comblent les trous en mettant de ces feutres en sous-couche, car ils ont exactement les mêmes références couleur que les Polychromos.
Merci à vous et bonne semaine.
Bonjour,
Je n’ai pas testé les Fabriano que vous mentionnez. On ne les vend pas là où je travaille. Canson Imagine est un très bon papier mais il y a aussi Canson Illustration. J’avais fait un projet BD au crayon de couleur sur ce papier. On peut aussi essayer le Paint On de Clairefontaine. Je vois des artistes utiliser du papier teinté dans certaines de leurs réalisations. Paint On se décline en plusieurs teintes sombres qui rencontrent du succès au crayon de couleur. J’ai utilisé le gris sur quelques illustrations.
Pour les sous-couches au feutre, j’en ai aussi vu chez certains artistes. Le feutre à alcool est souvent utilisé comme le Copic.
Cordialement,
Alix